mardi 20 septembre 2011

(Très) bientôt

Mise à jour du 23 septembre: depuis trois jours, encore des superbes visites de Anne, Noémie, Thérèse, Stéphane, Marjolaine, Caro, Sophie; je n'ai pas le temps de m'ennuyer. Quel plaisir de vous voir, merci !

 20 septembre, j'ai passé les 8 mois : plus que trois semaines avant la date présumée d'arrivée de notre ti-pou ou tite-poune, comme disent nos amis Québécois. L'enfant a pris tellement de place et de poids dans mon corps que j'ai la sensation de n'être plus qu'un ventre. 13kg (28 livres) depuis le début de ma grossesse - 1m04 (41 pouces) de circonférence ce matin, contre 94cm il y a 3 mois et 1m02 il y a à peine 10 jours.


Plus le temps avance et plus sa croissance (du bébé et donc de mon ventre!) est exponentielle. Il paraît qu'à ce stade, la maman ET le bébé ont hâte d'être plus libres de leurs mouvements. Je veux bien le croire... Les miens sont engourdis au niveau des mains (nerf carpien écrasé) et lourds et lents pour le reste de mon corps; je me cogne souvent les pieds et jambes car je ne les vois plus, et suis fatiguée plus souvent qu'à mon tour. Sans compter les inombrables contractions, surtout en fin de journée; apparemment, j'y suis plus sensible que la moyenne! Je n'ose penser à ce que ressent bébé, écrasé(e) et tout(e) plié(e) entre mes côtes et mes jambes; il essaye bien parfois de s'étirer, mais c'est sans grand succès à part celui de me provoquer d'intenses douleurs dans le bas ventre ou dans les côtes pendant quelques secondes. Le film "Un heureux événement" dont j'ai vu hier la bande annonce semble bien retracer certains des symptomes bizarres de grossesse qu'on s'imagine mal. Espérons que la suite, après la naissance, soit plus gaie que la bande annonce ne le laisse entendre !


Heureusement, chaque visite à la maternité (pour les cours de préparation à la naissance, notamment) me rassure: équipe chaleureuse, encadrement médical compétent, très à l'écoute de la femme enceinte et de ses désirs pour l'accouchement. Le système médical français me laisse admirative, surtout quand j'entends qu'au Québec les femmes sont renvoyées chez elles souvent dans la journée même de l'accouchement, alors qu'ici on est accueillis (la femme, le bébé et même, dans ma maternité, Saint Vincent de Paul, le papa!) pendant 3, ou même 4 jours (ce sera mon cas), le temps "d'apprendre à s'occuper de son bébé" - le temps, entre autres, de "mettre en route" l'allaitement ! Alors certe, le congé maternité ne dure que 16 semaines, contre 1 an au Québec, mais... On ne peut pas tout avoir. Et puis, le boulot de Nico, à 5mn à pieds, nous laisse le temps de voir venir, et le temps pour moi de décider de ce que je veux faire de ma vie professionnelle pendant les premiers mois du bébé, après la fin du congé maternité fin décembre (congé maternité théorique tant que la sécu ne m'a pas répondu sur mes droits... Mais je commence à avoir l'habitude des 2 ou 3 mois de délai, haha!)

Entre-temps, en ce moment, mes réponses aux emails et aux coups de téléphone se font plus rares à mesure que le temps avance, non que je ne pense pas à vous tous que j'aime, bien au contraire - mais simplement car le temps se fait rare entre les inombrabres siestes qui tentent de réparer un sommeil de nuit trop léger, bien que pas inexistant (j'ai la chance de pouvoir encore dormir sur le côté grâce à un bon matelas). Je n'ai passé que 2h debout hier, contre presque 10h au lit pendant la journée! Exceptionnel quand même, d'habitude je dors moins que cela, mais j'avais du sommeil à rattrapper après ce weekend. En tous cas, je suis dans un état un peu second, prête à chaque instant pour cette grande étape et en même temps jamais complètement prête. Sans compter les aléas du quotidiens, qui prennent une ampleur importante et toute situationnelle : Nico qui s'est bloqué le dos le week-end du 11 en posant du parquet flottant (heureusement, ça va mieux!), moi et mon intoxication alimentaire de samedi dernier qui m'a empêchée de dormir toute la nuit... À peine reposés, nous voilà à nouveau fatigués ! Pourtant, ce n'est que le début de l'aventure.

(Très) bientôt, nous serons trois. Comment l'imaginer? Qui sera cet enfant? Comme le dit le poème du libanais Khalil Gibran, recopié et encadré pour ma mère  par ma tante  (sa soeur jumelle) à l'occasion de la naissance de mon frère ou la mienne, en 1979 ou 1981: "Vos enfants ne sont pas vos vos enfants."

Et de continuer ainsi:

"Ils sont les fils et les filles
De l'appel de la vie à elle même.
Ils viennent à travers vous, mais non de vous.
Et bien qu'ils soient avec vous,
Ils ne vous appartiennent pas.

Vous pouvez leur donner votre amour
Mais non pas vos pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps
Mais pas leurs âmes
Car leurs âmes habitent la maison de demain
Que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux
Mais ne tentez pas de les faire comme vous
Car la vie de va pas en arrière,
Ni ne s'attarde avec hier.

Vous êtes les arcs par qui vos enfants
Comme des flèches vivantes sont projetées
L'archer voit le but sur le chemin de l'infini
Et
Il vous tend de sa puissance pour que ses flèches
Puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l'archer
Soit pour la joie
Car, de même qu'il aime la flèche qui vole,
Il aime l'arc qui est stable."

Fille ou garçon? Joueur (joueuse) ou sérieux (sérieuse) ? Timide ou téméraire? Et tellement d'autres qualificatifs, qui évolueront au cours de sa vie à nos côtés, nous qui auront la chance de le ou de la voir grandir.

En attendant, le temps se passe entre le fignolage du nid (pour ceux qui ont lu les Marsupilami, celà devrait vous parler!) et les indispensables temps à deux dont nous essayons de profiter au maximum. Et puis, bien sûr, les temps avec nos amis, dont nous ne nous lassons pour rien au monde. Amis qui nous aident à tenir, à avancer, à construire... Comment aurions-nous pu finir "le nid" si Sophie, Alban, Céline et Alexis ne nous avaient pas aidé avec les peintures et la pose du parquet?







Nous voilà maintenant presque fins prêts, dans notre 3 pièces (4 1/2 pour les Québécois) ensoleillé du quartier du Grand Palais. Chipie nous a quitté récemment pour aller loger (confortablement !) chez ma tante. La braderie (sous l'eau ! ) est passée avec ses 3 millions de personnes les 3 et 4 septembre, où nous avons pu voir Julien et son ami Nico et inviter Caro, Marjo et les autres pour des crèpes, et une belle balade récemment au Cap Blanc Nez, tous les deux.






Les parents de Nico ont aussi fait suite aux miens pour nous rendre visite ce weekend, histoire de voir l'installation. Comme on dit en riant, on se croierait dans un appartement "d'adultes" tellement il est beau. Et quelle joie de penser à vous tous qui bientôt peut-être nous y rendront visite! Les portes vous sont toutes ouvertes, on vous attend !