Retour d'un week-end chargé; en visites, en amitié, en émotion. Et sentiment de frustration. Le couteau tranche, tombe, coupe, se relève, révélant tour à tour des tranches fines de courgette, de banane ou de pommes prêtes à être enfournées dans le babycook; une pour papa, une pour maman, une pour Colline... Une pour Florian, une pour Thomas, une pour Agnès... Une pour Oncle Tom, une pour tata Rachel, une pour Granny.... Une pour Marjo, une pour Dorian, une pour Sophie... Et une pour moi, parfois ? Le mercredi, t'as le droit. Droit d'être toi, droit de courir, droit de grimper.... Droit de ranger, droit de cuisiner, droit de remplir des papiers !! Écrire ? Tu le feras après. Pour l'instant, c'est le temps de se couper en mille, de donner ces morceaux à tout le monde, de supporter la frustration de ceux qui te voudraient entière, et la tienne propre à ne pas plus donner; à ta fille, que dans tes bras toujours tu voudrais serrer. A tes amis, que d'une oreille attentive toujours tu voudrais écouter. A ton amour, que tous les jours tu voudrais cajoler. Équilibre à trouver, pour à tout le monde donner assez, sans pour autant te fragmenter. Colline qui crie de joie quand tu la vois, et tu te dis qu'elle grandit et que demain il sera trop tard. Trop tard pour l'observer, trop tard pour lui parler, trop tard pour rire avec. Ton ami(e) qui te parle, ta fille qui t'interrompt, dans les yeux des deux, de l'incompréhension. Être parent, être maman... Apprendre à se couper en 3, en 4, en dix, et avoir autant d'yeux et d'oreilles que d'êtres aimés qui t'entourent. Et espérer, oui surtout espérer, que tes amis comprendront que lorsque tu ne les regardes pas tu les écoutes quand même, mais que ton œil doit rester sur sa bouche pour s'assurer qu'elle n'avale rien qui puisse l'étouffer. Que quand tu t'interrompt pour dire à ta fille "bravo" ou "non" c'est parce que c'est maintenant ou jamais, et que pour autant tu la veux, la suite de leur histoire, leur quotidien à eux, qui fait que tu les aimes. Et là tu penses à t'arrêter, à ne plus travailler, à retrouver du temps. Pour que chacun ait son créneau, pour ne pas tout mélanger, pour te donner entière et recevoir aussi. Le temps de remarquer qu'aujourd'hui il fait beau et qu'il est temps d'en profiter. Mais ne plus travailler, ne serait-ce pas se couper encore plus ? Comment savoir ?....
lundi 18 juin 2012
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
Oh que je comprends tout ça ! de mon côté, je me dis qu'avec nos puces de moins d'un an, nous sommes des débutantes, des ceintures blanches du partage de soi, et qu'un jour, nous serons des ninjas et que nos vies, plutôt que découpées et recomposées comme des mille-feuilles, seront tissées de différents fils.
Bref, rien de mieux qu'une rectification de métaphore pour garder espoir.
Enregistrer un commentaire